En quelques mois, les IA génératives comme ChatGPT, Claude ou Gemini ont fait une entrée fracassante dans les écoles, les IUT et les formations au tourisme. De la recherche d’inspiration à la rédaction de devoirs, en passant par les présentations ou la génération de personas client, ces outils s’invitent partout. Et provoquent un grand malaise : faut-il les interdire, les encadrer ou les intégrer ?
L’outil du cheat ou le méta-prof ?
Pour certains enseignants, l’IA est un cauchemar pédagogique. Comment évaluer un devoir si une machine peut le faire en deux clics ? Comment déceler l’apprentissage réel derrière un texte propre mais sans trace d’effort ? Dans cette logique, l’IA n’est pas un outil, c’est un raccourci toxique.
Mais d’autres y voient une opportunité : un assistant qui pousse à structurer sa pensée, à itérer, à comparer, à explorer. Un méta-prof qui complète la formation, à condition d’être utilisé en conscience.
Former à l’IA, ou s’en protéger ?
Dans le tourisme, les métiers évoluent vite. Savoir dialoguer avec une IA, créer un prompt, exploiter une synthèse, ce sont déjà des compétences utiles. Ne pas les enseigner, c’est déconnecter la formation de la réalité du secteur. Mais les enseigner sans encadrer, c’est prendre le risque d’une génération qui croit que l’IA pense à sa place.
Une éthique à bâtir, pas un filtre à poser
Plutôt que d’interdire, mieux vaut contextualiser. Créer des exercices où l’IA est un point de départ, pas une fin. Travailler la critique de contenu généré. Comparer plusieurs réponses. Apprendre à réviser un prompt. Et surtout, valoriser la pensée propre, le ressenti, la posture. Ce que l’IA ne peut simuler sans tricher.
Interdire l’IA dans l’éducation touristique, c’est comme interdire la calculette en école d’ingé : une illusion de rigueur qui nie l’époque.