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Nvidia relance ses ventes de puces IA en Chine
Suite à une rencontre entre Jensen Huang et Donald Trump, l’administration américaine autorise la reprise des ventes des puces H20 en Chine, avec licences à venir (Reuters). Des entreprises comme ByteDance ou Tencent auraient déjà lancé leurs demandes. Le cours de l’action Nvidia a bondi (+4–5 %) suite à l’annonce.
Le retour de Nvidia sur le marché chinois avec ses puces IA H20 marque un tournant stratégique. C’est une opportunité commerciale colossale,estimée à plus de 20 milliards de dollars dès 2025,qui permet au géant des semi-conducteurs de consolider sa domination sur un marché en pleine explosion. Mais derrière cette ouverture commerciale, les garde-fous restent flous. Malgré l’inquiétude croissante de plusieurs sénateurs américains, les licences sont accordées avec peu de conditions visibles. On sent une volonté politique de relancer la machine, quitte à prendre des risques de diffusion technologique incontrôlée.
Et c’est bien là le vrai sujet : cette décision n’est pas qu’économique. Elle est profondément géopolitique. Nvidia, par sa position unique, incarne aujourd’hui un nouveau genre de diplomatie technologique. Ses produits ne sont plus de simples composants informatiques, ce sont des leviers de puissance. Le retour des puces “high-end” sur le sol chinois n’a rien d’anodin : il s’agit d’un mouvement qui, au-delà du business, peut alimenter les capacités militaires ou industrielles d’un pays rival. Bref, quand l’IA devient un instrument de pouvoir, chaque transaction compte,et chaque silence politique aussi.
Perplexity dans la ligne de mire des géants
Le CEO de Perplexity AI avertit : les géants comme Google ou Microsoft copieront les innovations des startups IA, comme déjà observé sur la navigation intégrée (Business Insider).
Ce qui se joue entre Perplexity AI et les géants du web, c’est le reflet d’une guerre asymétrique désormais bien installée : les startups innovent, les GAFAM s’inspirent,voire intègrent directement. Dans cet écosystème, l’avantage concurrentiel (“moat”) n’est plus juridique ou financier : il est technique, UX, et surtout temporel. Le temps d’avance devient la seule vraie protection. Les jeunes pousses n’ont d’autre choix que de miser sur la vélocité, le design de niche, et l’adoption rapide pour exister.
Et face à ça, inutile de pleurnicher sur la copie : elle est quasi inévitable. Le vrai défi, c’est d’être toujours une version en avance sur sa propre idée. La devise officieuse des startups IA en 2025 ? “Fais-toi copier vite et bien.” Comme j’aime dire : c’est David contre Goliath, version API. Et David n’a plus de fronde, juste une roadmap bien ficelée et quelques millisecondes d’avance.
Momentum AI à San Jose
Les 15 et 16 juillet, Momentum AI rassemblait les décideurs tech pour discuter IA responsable, ROI, intégration métier (Reuters Events).
Ce qu’on observe cette semaine avec Momentum AI, c’est un basculement net : l’IA sort du buzzword pour entrer dans les tableaux de bord stratégiques. La gouvernance devient centrale. On ne parle plus seulement d’expérimentation, mais d’intégration métier, de conformité, de ROI mesurable. L’éthique, longtemps cantonnée à des panels théoriques ou à des slide decks RSE, devient un critère business. Les organisations comprennent que “responsable” n’est plus un label : c’est une exigence de clients, d’actionnaires, de régulateurs.
Et sur le terrain, le ton change. Exit les promesses abstraites et les démos “waouh” en open bar. Place aux plans de déploiement progressifs, à la formation des équipes, à la robustesse opérationnelle. Les DSI et CDO qui participent à ces événements parlent concrètement : gouvernance, architecture, data, régulation. C’est le retour à la réalité, comme j’aime répéter. Et franchement ? Ça fait du bien. Parce qu’une IA vraiment utile, c’est d’abord une IA qui s’intègre, pas une IA qui impressionne en surface.
Nvidia : business et tension géopolitique
Avant sa visite à Pékin, Jensen Huang joue les funambules entre ouverture commerciale et pression politique. Des sénateurs américains expriment leur inquiétude (Reuters).
La tournée asiatique de Jensen Huang, CEO de Nvidia, n’a plus rien d’un déplacement commercial classique. Elle prend des allures de visite diplomatique. Dans un monde où l’IA est devenue un levier de souveraineté, chaque prise de parole, chaque accord, chaque visite est interprétée comme un signal stratégique. Nvidia, initialement simple fournisseur de puces, se retrouve au cœur des rapports de force entre États. Et même les décisions commerciales,comme autoriser ou suspendre des ventes,sont perçues comme des gestes d’alignement politique.
À ce niveau, Huang ne représente plus seulement Nvidia : il incarne la frontière entre deux blocs technologiques. Chaque voyage devient un message. Et chaque message peut avoir des conséquences lourdes. Le moindre faux pas, la moindre ambiguïté, peut rallumer les tensions commerciales et sécuritaires entre la Chine et les États-Unis. Dans cette diplomatie de la tech, les CEO sont devenus les nouveaux ambassadeurs. L’IA, elle, n’est plus juste un outil,c’est un enjeu de souveraineté mondiale.
En bref
Cette semaine, l’IA n’est pas seulement un sujet de laboratoire ou de marketing : elle est au cœur des rapports de force, des chaînes de valeur, et des imaginaires industriels. Derrière les puces, les outils et les startups : une lutte pour le pouvoir technologique.
Et toi, tu vois ça comme une opportunité ou comme une course sans frein ?