Midjourney passe à la vidéo générative : une nouvelle brique vers les mondes IA en temps réel

Longtemps considéré comme le roi de l’image générée par intelligence artificielle, Midjourney amorce un tournant stratégique avec le lancement de son tout premier modèle vidéo, baptisé V1. Accessible pour 10 dollars par mois, cette nouvelle fonctionnalité ouvre les portes de la vidéo générative à un large public, tout en posant les bases d’un futur bien plus ambitieux : des univers 3D interactifs créés en temps réel par l’IA.

Une nouvelle étape technologique pour Midjourney

Depuis 2021, Midjourney s’est imposé comme l’un des outils les plus utilisés pour générer des visuels impressionnants à partir de simples textes. La communauté créative ;designers, illustrateurs, storytellers s’est emparée de la plateforme, séduite par son rendu artistique très reconnaissable. Le passage à la vidéo était attendu, mais Midjourney a pris son temps pour peaufiner l’approche.

Le modèle vidéo V1 se distingue de ses concurrents par une approche dite image-to-video. En d’autres termes, l’utilisateur ne part pas d’un prompt texte pour générer une séquence animée, mais d’une image fixe, qu’il soit possible d’avoir générée sur Midjourney ou importée. Une fois l’image sélectionnée, il suffit de cliquer sur le bouton « Animate » pour transformer cette scène en vidéo. L’utilisateur peut opter pour une animation automatique, où l’IA gère les mouvements, ou manuelle, en décrivant précisément les déplacements souhaités.

Deux types d’animations sont disponibles :

  • Low motion : caméra fixe, déplacements subtils du sujet, idéal pour des scènes d’ambiance.
  • High motion : caméra en mouvement, animation plus dynamique, adaptée aux scènes d’action.

Le système génère quatre clips de cinq secondes, que l’on peut prolonger jusqu’à 21 secondes au total, par tranches de quatre secondes. Le tout reste accessible depuis l’interface web ou via le serveur Discord, fidèle à l’écosystème de Midjourney.

Un outil pensé pour les créateurs, pas encore pour les studios

Là où des acteurs comme OpenAI (Sora) ou Google (Veo 3) misent sur des vidéos photoréalistes prêtes pour des usages commerciaux, Midjourney conserve son ADN artistique. Les rendus sont stylisés, oniriques, parfois imparfaits — mais séduisants. La cible ? Les créateurs de contenu, artistes numériques, vidéastes indépendants, ou même les professionnels du marketing à la recherche de nouveaux formats animés originaux.

Ce positionnement permet aussi à Midjourney de proposer un prix plancher. À 10 $/mois, l’outil est parmi les moins chers du marché. En comparaison, Sora est intégré à ChatGPT Plus (20 $/mois) et Veo à Google AI Pro (22 €/mois). Le coût de production reste néanmoins élevé pour Midjourney : chaque job vidéo consomme 8 fois plus de ressources qu’une image. Mais comme chaque prompt génère 4 clips, le coût au résultat est particulièrement compétitif.

La startup précise que ce tarif d’entrée est susceptible d’évoluer dans les semaines à venir, selon l’adoption, la saturation des serveurs et les ajustements techniques. Trois formules existent : Basic (10 $), Pro (60 $) et Mega (120 $). Le plan Pro donne accès à un mode relax pour générer vidéos et images en illimité, avec un rendu plus lent mais sans limite de volume.

Une ambition bien plus grande : l’IA comme moteur d’univers interactifs

Midjourney ne s’en cache pas : cette avancée n’est qu’une étape intermédiaire vers un objectif bien plus audacieux. David Holz, son CEO, envisage la construction d’un système d’IA capable de générer en temps réel des mondes 3D ouverts, dans lesquels les environnements, les personnages et les objets réagissent aux actions de l’utilisateur.

Cette vision implique de développer plusieurs briques technologiques :

  • La génération d’images (déjà maîtrisée)
  • L’animation vidéo (avec V1)
  • La modélisation 3D (en cours de R&D)
  • Le rendu en temps réel (objectif 2026)

Midjourney espère ainsi créer un moteur d’expériences immersives, ludique, esthétique et accessible. Pour les acteurs du tourisme, de la formation ou de la culture, ces technologies ouvrent des perspectives nouvelles pour créer des expériences immersives à coût réduit.

Un lancement sous tension judiciaire

Ce lancement majeur intervient dans un climat tendu pour Midjourney. Disney et NBCUniversal ont engagé des poursuites judiciaires contre la startup, l’accusant d’avoir entraîné ses modèles sur des œuvres protégées par le droit d’auteur. Les studios reprochent à Midjourney la capacité de son IA à générer des personnages emblématiques comme Homer Simpson ou Dark Vador, sans autorisation.

Si cette bataille juridique est loin d’être isolée, elle touche l’ensemble des acteurs de l’IA générative, elle illustre les risques légaux croissants auxquels les startups du secteur doivent faire face. Une situation qui pourrait freiner l’adoption ou faire évoluer les règles de tarification et de diffusion dans les mois à venir.

En bref

Avec son modèle vidéo V1, Midjourney élargit considérablement son champ d’action. La plateforme devient un outil d’animation simple, abordable et ouvert à tous, sans nécessiter de compétences techniques poussées. Au-delà de la prouesse technologique, c’est une brique stratégique dans une feuille de route plus ambitieuse : celle de l’IA immersive et interactive. Entre innovation, accessibilité et enjeux juridiques, Midjourney confirme qu’il faudra désormais compter sur lui dans le paysage des intelligences artificielles créatives.

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