On ne compte plus les blogs de voyage, les suggestions d’itinéraires ou les guides PDF créés à partir d’un prompt balancé dans ChatGPT. En apparence, c’est magique : une destination, quelques mots-clés, et hop, un plan jour par jour, des spots incontournables, des restos bien notés. Mais est-ce que ce contenu est vraiment fiable ? Ou juste une illusion de maîtrise ?
Ce que l’IA sait faire (très bien)
L’IA génère vite, organise bien, synthétise efficacement les infos disponibles en ligne. Elle sait croiser des données de Tripadvisor, Google Maps, blogs populaires pour proposer des parcours logiques. Elle peut même adapter le ton, les durées, les envies. Pour un premier tri ou un éclairage général, c’est d’une redoutable efficacité.
Ce qu’elle ne voit pas (et ne vit pas)
Mais là où l’IA cale, c’est sur le vécu, le contexte, les micro-détails. Un quartier peut changer d’ambiance en six mois. Un resto peut être fermé le mardi. Une fête locale peut bouleverser la mobilité. Et tout ce qui fait la subtilité d’un lieu, les regards, les senteurs, les usages, échappe à la synthèse.
Surtout, l’IA ne fait pas la différence entre une info confirmée et un copier-coller bien référencé. Elle peut amplifier des erreurs ou recommander ce qui est déjà trop fréquenté.
L’expertise locale n’est pas optionnelle
Déléguer la production d’un guide de voyage à une IA, c’est préparer une carte sans relief. On aura un fond, mais sans profondeur. Le récit sans les aspérités. Le guide sans l’étonnement.
Pour créer un contenu qui ait du sens, il faut que l’humain garde la main : pour vérifier, nuancer, contextualiser, incarner. La valeur du local, c’est l’inattendu. Ce qu’aucun LLM n’anticipe.
Co-écrire, pas automatiser
Oui, ChatGPT peut être un outil utile pour amorcer un guide, poser une structure, proposer des idées. Mais l’excellence d’un contenu de voyage vient de son ancrage : une voix, une curiosité, une proximité. Le meilleur guide IA est celui qui a été ré-écrit par quelqu’un qui connaît.